1926, du dimanche 17 octobre au 23 octobre

Septième cahier

Dimanche 17 octobre 1926 – Vendredi 4 mars 1927

Jeanne est venue vers 16h15. Elle m’a rétréci mes caleçons tout en écoutant la TSF. Elle n’était pas venue depuis le 19 du mois dernier. Entre temps la fille à Catherine est venue me poser des ventouses. J’ai reconduit Jeanne jusqu’à la porte de Clichy. Il pleuvait encore un peu. Je mange encore un peu ce soir car il faut que je fasse attention ce mois-ci. J’ai toujours eu la guigne avec ma santé. Je me fais peut-être des idées, enfin, je suis heureux d’avoir revu Jeanne ce dimanche.

Vendredi 22 octobre 1926 (19h40)

Couvert toute la journée, vent des régions Est à N.E. température froide oscillant de + 4 à + 5 baromètre stationnaire. Je continue à allumer le gros fourneau, le charbon n’est pas fameux, il est bientôt 23h30. Le Radio Concert s’est terminé à 23 heures. Comme clou la Peur des coups de Courteline et fragments de Guillaume Tell. Demain le salon de la T.S.F. ouvre ses portes. Ce soir, j’avais mon auditrice. Moi grâce à mon pétrole, je passe les longues soirées tandis que d’autres pour économiser le gaz ou l’électricité s’en vont se coucher de bonne heure. Chacun a sa petite combine. J’ai fait ce soir un repas très léger digne d’un vendredi. Avec la guerre anglaise, les usines ne pouvant travailler faute de charbon, licencient de leur personnel, ce sont toujours les camarades qui souffrent le plus de ces conflits et pendant ce temps, le kaiser prépare sa rentrée en Allemagne et pourquoi se gênerait-il ?

Samedi 23 octobre 1926 (11h35)

A l’occasion du salon de la T.S.F, Radiola a donné de 12H 30 à 17H30. La journée a été sombre et triste, ce soir + 5. Il fera bon au coin du feu écouter le concert du Matin. Une folle à Paris est tombée du sixième dans la rue. Il y avait un moment qu’elle se promenait comme les chats en dehors du balcon. Concert terminé à 22h10. Ce soir, un peu de pluie. Depuis le cyclone de la Floride il y a un mois, ces jours-ci c’est Cuba qui est dévastée.